Adaptation de: P. Schildknecht & C.A. Burga, Geographisches Institut der Universität Zürich, 2008.
L’ailante, le laurier-cerise et le robinier sont des espèces exotiques invasives en Suisse (Info Flora – Liste des néophytes invasives en Suisse, 2014).
Illustrations: Flora der Schweiz und angrenzender Gebiete; Band 2, 1970; Hess, Landolt und Hirzel, Birkhäuser Verlag. Avec la permission de Springer Nature.
Bois avec de nombreuses espèces exotiques à feuilles coriaces et sempervirentes (laurifoliées).
Photo: Museo cantonale di storia naturale
Les néophytes sont des plantes exotiques introduites par l’homme après le XVIe siècle et observées dans la nature. La découverte de l’Amérique a en effet entraîné une augmentation considérable des échanges et du commerce d’espèces entre les différentes régions du monde. En revanche, les plantes exotiques introduites avant cette date sont nommées archéophytes et sont considérées comme partie intégrante de la flore indigène. Parmi les différentes espèces exotiques, la plupart ne trouve pas les conditions idéales à sa survie dans la nature, et celles qui réussissent à se reproduire spontanément ne causent aucun problème. Toutefois, il arrive que certaines espèces parviennent à s’implanter dans la nature et se répandent de manière importante, causant des dégâts manifestes à la biodiversité, la santé humaine et l’économie : on les appelle alors néophytes invasives. La flore exotique du Mont Caslano compte 45 néophytes, dont 14 invasives. Certaines furent introduites lors d’un reboisement effectué au début du XXe siècle ; d’autres, comme le laurier-cerise, le kudzu et le palmier de Chine, proviennent de parcs et de jardins et se sont implantées de manière autonome. Ainsi, et notamment à proximité des lieux d’habitation, on peut observer de nouveaux types de bois, riches en espèces exotiques et généralement pauvres en espèces indigènes, comme par exemple les bois d’espèces latifoliées sempervirentes (dites laurifoliées) et les bois de robinier.
Afin de limiter les dégâts causés par les néophytes invasives, l’intervention de l’homme est préconisée là où c’est possible. Par exemple avec la mise en place de projets ciblés entre la Commune de Caslano et le Département du territoire du Canton du Tessin, afin de limiter l’augmentation des peuplements d’ailante, une espèce originaire d’Asie orientale qui colonise le versant sud du mont. L’ailante est un arbre très compétitif, qui représente une menace sérieuse pour la biodiversité. Le projet a pour but non pas de l’éradiquer – ce qui serait certes souhaitable mais difficilement réalisable étant donné l’aspérité du territoire -, mais de limiter son expansion grâce à une gestion axée sur la protection des richesses naturelles du mont, telles que les prairies sèches.